Le secteur des TIC en 2008 : des évolutions, des régressions et du statu quo

Le profil du secteur des TIC pour 2008 d’Industrie Canada confirme la diversité de cette grappe et son influence grandissante dans l’économie canadienne. Certaines progressions sont encourageantes, mais les exportations ont diminué et le déficit commercial s’accroît.

Le Profil du secteur canadien des TIC pour 2008 d’Industrie Canada confirme d’entrée de jeu que certaines caractéristiques de cette grappe industrielles se sont maintenues l’an dernier. Parmi quelque 31 500 entreprises qui oeuvraient dans le secteur des technologies de l’information et des communications au Canada en 2008, la grande majorité (78,6 %) des organisations étaient associées aux industries des logiciels et des services. Le sous-secteur des industries du commerce de gros (10,6 % des entreprises) devançait celui des industries de fabrication (6,9 %) et celui des industries des services de communication (3,9 %).

La taille d’entreprise qui dominait le secteur était celle des organisations de moins de 10 employés, avec une proportion de 82 % de l’ensemble des entreprises, soit environ 28 500 entreprises. À l’inverse, les grandes entreprises qui comptaient 100 employés et plus ne comptaient que pour 1,9 % de l’ensemble des organisations, soit environ 600 entreprises.

En 2008, les recettes du secteur des TIC étaient de 155 G$ en 2008, soit une augmentation de 2,8 % en comparaison avec les revenus de l’année 2007. Le tiers des revenus (51,6 G$) étaient attribués au sous-secteur des services de communications. Le sous-secteur du commerce de gros a produit 27 % des recettes (41,8 G$) , contre 24 % (37,2 G$) pour celui des logiciels et services informatiques et 16 % pour celui de la fabrication (24,8 G$).

Alors que les revenus du sous-secteur des services a crû de 3,7 %, ceux du sous-secteur de la fabrication ont reculé de 1 %. Au sein de ce dernier sous-secteur, les écarts sont considérables : les revenus de l’industrie du matériel de communication sans fil ont augmenté de 16,6 %, alors que ceux de l’industrie du matériel de communication filaire ont reculé de 11 %.

Ces revenus totaux de l’industrie des TIC sont également en hausse de 19 % en comparaison avec l’année 2002 (130 G$), soit le début de l’ère “post-bulle techno”. Au cours de cette période, les revenus du sous-secteur des services ont augmenté de 33,4 %, alors que ceux du sous-secteur de la fabrication ont diminué de 7 %.

Important rouage de l’économie

Le secteur des TIC est également une composante du moteur économique canadien qui croît en importance: la valeur de 59,2 G$ (en dollars constants) des recettes attribuables au secteur correspondait à 4,8 % du produit intérieur brut canadien (PIB) en 2008. Le secteur a d’ailleurs contribué à une augmentation de 2,7 % du PIB, en comparaison avec l’année 2007. En 2002, le PIB attribuable aux TIC était de 45 G$ et équivalait à 4,2 % de l’ensemble du PIB du Canada.

Trois sous-secteurs ont généré 85 % du PIB du sous-secteur des TIC en 2008, soit les sous-secteurs des services de télécommunications (37 %), des logiciels et services informatiques (33 %) et de la fabrication des TIC (15 %) (voir graphique).

Graphique1

En matière d’emploi, le secteur des TIC a fait l’objet d’un “redressement” en 2008. Les 572 712 emplois correspondent à une croissance de 2,8 % d’année en année des emplois dans le secteur. La proportion d’emplois du secteur des TIC était d’environ 3,35 %, ce qui est mieux que la proportion de 3,3 % en 2007, mais moins que la proportion de 3,45 % en 2006.

En 2002, 516 613 emplois étaient associés au secteur des TIC, ce qui signifie que le nombre de travailleurs en 2008 était supérieur de 10,7 % à celui de l’époque. Toutefois, la part des emplois en TIC au sein de l’emploi total était de près de 3,4 %.

En 2008, la moitié des emplois étaient associés au sous-secteur des logiciels et services informatiques. Ce sous-secteur devançait largement ceux des services de communications (19 % des emplois), de la fabrication (17 %) et du commerce de gros (14 %).

Baisse de la valeur des exportations, hausse du déficit commercial

Outre les investissements en recherche et développement – les 6,2 G$ dépensés par l’industrie des TIC correspondaient à 38 % des dépenses totales en R&D du secteur privé au Canada en 2008 – la scolarité et les salaires de la main-d’oeuvre, le rapport d’Industrie Canada pour l’année 2008 s’est intéressé à à l’exportation des produits des industries de la fabrication.

70 % des produits des TIC au Canada ont été exportés l’an dernier, pour une valeur totale de 22,1 G$. Toutefois, la valeur des exportations était inférieure de 2 % à celle de l’année 2007.

Les groupes de produits qui font partie des biens des TIC étaient exportés en proportions presque équivalentes. Les trois catégories les plus importantes étaient celle des instruments, qui équivalait au cinquième de la valeur des exportations, et celles des composants électroniques et du matériel informatique qui avaient chacune une valeur de 17 % du total des exportations (voir graphique).

Toutefois, des données font état d’une diversification des régions où les exportations des biens sont acheminées. Le marché américain représentait deux tiers de la valeur des exportations en 2008, mais il correspondait à 78,9 % du total des exportations en 2002. Si la région de l’Asie-Pacifique a reçu une proportion de 13,9 % de la valeur des biens exportés (8,7 % en 2002), alors que la région de l’Union européenne a obtenu une proportion de 12,6 % (8,8 % en 2002), ce sont les autres régions qui ont fait l’objet de la plus grande progression, soit 10,2 % en 2008 contre 3,6 % en 2002.

Graphique2

En revanche, la valeur en dollars des exportations a baissé dans tous les marchés principaux. Par exemple, la valeur des produits exportés aux États-Unis était de 14,7 G$ aux États-Unis, contre 16,6 G$ en 2002.

D’ailleurs, l’étude d’Industrie Canada se termine par un constat d’accroissement du déficit commercial pour les produits des TIC. En 2008, le déficit atteignait 22,1 G$, en augmentation de 7,4 % d’année en année.

Toutefois, alors qu’on souligne que le matériel informatique accaparait une part de 41 % du déficit commercial, tout en constituant le créneau qui contribue le plus au déficit commercial canadien depuis 2000, l’étude souligne que le matériel de communication sans fil avait produit un surplus commercial de 124 M$ en 2008.

De toute évidence, la communication sans fil constituera une pièce cruciale de l’avenir commercial de l’industrie canadienne des TIC.

Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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