Le PC de bureau a la vie dure

Annoncée à quelques reprises déjà depuis l’avènement de l’ordinateur personnel, la mort du PC de bureau ne semble pas être pour demain.

L’ordinateur de bureau n’a pas toujours la cote dans les entreprises. On lui reproche fréquemment sa vulnérabilité vis-à-vis des menaces en provenance d’Internet, ainsi que la lourdeur que représente la maintenance d’autant de PC qu’il y a d’employés. Ces doléances ne sont pas nouvelles.

Depuis les années 1980, c’est-à-dire peu de temps après la commercialisation du premier ordinateur personnel, les analystes mettent les entreprises en garde relativement au coût total de possession de ces appareils. Ce n’est pas donc pas d’hier que l’on cherche des améliorations en ce sens.

À la fin des années 90, l’ordinateur de réseau (Network Computer) devait offrir une solution en réponse à ces inquiétudes. Commercialisé par HP, ce modèle a fini par disparaître, cependant, et le PC a continué à trôner au sommet de l’informatique personnelle d’entreprise.

Le client léger a connu un regain de vie au début du 21e siècle avec l’informatique orientée serveur (Server-Based Computing ou SBC). Les représentants les plus notoires de cette renaissance sont les produits Citrix Metaframe Presentation et Microsoft Windows Server 2003. Mais le besoin éprouvé par les utilisateurs de traiter des applications graphiques de plus en plus complexes et volumineuses a ralenti la progression de ce concept. Finalement, les ressources accrues requises pour ce type de tâche ne pouvaient se trouver qu’en mode local.

Nouveaux modèles

Mais voilà que les espoirs sont ravivés. De plus en plus de modèles de clients légers font leur apparition dans le marché. Parmi les promoteurs du concept, on retrouve des joueurs de taille comme HP et IBM. Les fabricants font valoir des avantages non négligeables : remplacement très rapide en cas de défaillance, économies d’énergie et centralisation des données, ce qui évite d’avoir à stocker de l’information confidentielle en mode local et à faire des sauvegardes.

Mais pourquoi le client léger s’imposerait-il maintenant au détriment du PC traditionnel après les tentatives infructueuses dont il a été l’objet? Parce que les nouveaux modèles sont dotés d’une puissance accrue, clament ses défenseurs, ce qui permet de traiter plus facilement les applications gourmandes en ressources.

Selon la firme d’analyse Anandtech, l’heure de la disparition de l’ordinateur d’entreprise n’a pas encore sonné. Malgré les progrès technologiques caractérisant les clients légers actuels, cette firme est d’avis que, dans beaucoup de cas, le PC traditionnel demeure plus avantageux. On peut remplacer les anciens modèles par des machines moins énergivores – quand ce n’est pas par des blocs-notes – et la centralisation des données peut se faire au moyen de profils itinérants (roaming profiles) et du stockage en réseau, indique Anandtech.

Pour l’instant, le marché des clients légers se situe principalement chez les entreprises exploitant à distance plusieurs bureaux de petite taille. Il n’est pas nécessaire, dans ce cas, de déployer des ressources dans chaque emplacement aux fins de la maintenance des systèmes et de la résolution d’incidents, expliquent les analystes d’Anandtech. Pour eux, la virtualisation offre un potentiel plus grand que le client léger en tant que solution de rechange éventuelle au PC de bureau.

Modèles d’entreprise ou modèles grand public?

En attendant de trouver une solution durable, qui permettra de réduire le coût total de possession de leurs ordinateurs de bureau, les entreprises explorent d’autres avenues. Ainsi, un grand nombre d’entre elles sont tentées par les PC destinés au marché de la consommation. Moins chers, ces modèles sont activement promus par les employés, qui souhaitent utiliser les mêmes technologies de pointe au bureau qu’à la maison.

À cet effet, une analyste de Gartner a fait une mise en garde à la fin de l’année dernière : les modèles grand public n’ont pas été conçus en fonction des besoins des organisations. Par conséquent, ils n’offrent pas la même stabilité, ni la qualité et le service caractérisant les modèles d’entreprise. Résultat : les PC grand public sont susceptibles de connaître un taux de défaillance 50 % plus élevé. Par le fait même, ils engendrent des coûts plus importants en termes de réparation et de temps d’arrêt.

Tous ne partagent pas cet avis. Au sein de la PME notamment, on croit généralement que les modèles grand public peuvent rendre de fiers services, surtout si l’on n’a pas à traiter des applications complexes.

Par ailleurs, d’aucuns estiment que consommateurs et entreprises ont de bonnes raisons de se montrer insatisfaits de ce que leur offre le marché. Les premiers aimeraient pouvoir compter sur la même fiabilité que dans le monde du travail et les seconds, sur les mêmes fonctions que les consommateurs.

En fin de compte, l’ordinateur personnel a évolué de façon spectaculaire depuis les années 1980. Cependant, plusieurs observateurs croient que, dans sa forme actuelle, le PC de bureau est appelé à disparaître à plus ou moins court terme. Pour l’heure, toutefois, les entreprises, les analystes et les utilisateurs qui vouent cet appareil aux gémonies devront encore attendre.


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