Le Linux de Novell améliore la virtualisation

C’est ce qu’a soutenu l’éditeur de Suse Linux en mettant de l’avant ses nombreux partenariats, entre autres avec Microsoft, la force de ses technologies et une politique de prix « sympathique ».

C’est ce qu’ont eu l’occasion de constater une centaine de participants à l’occasion d’une « Journée Linux » tenue à Montréal, le mardi 30 septembre dernier.

Linux étant un système d’exploitation, ce sont donc des variantes du Linux de Novell (serveur, poste de travail, client léger), qui ont été présentées ainsi que des produits reliés à la virtualisation. Ces produits couvrent toute la gamme des besoins, du client léger à la version Serveur (Suse Linux Enterprise Server) capable de gérer jusqu’à 4 096 processeurs…

Linux appartient au monde du logiciel libre, une « appellation » encore méconnue par beaucoup et qui suscite de ce fait des réserves chez certains gestionnaires. Qu’à cela ne tienne, Novell, qui constate que l’hétérogénéité des infrastructures informatiques est une réalité incontournable, a décidé de jouer à fond la carte de la collaboration avec des grands partenaires industriels tels IBM, Intel, AMD, Lenovo, SAP, HP, Microsoft. L’objectif : faire disparaître les hésitations ou les craintes et faire en sorte que les clients tirent le maximum de leurs investissements en TI.

À l’appui de ces affirmations, Novell avance des données impressionnantes tirées du site consacré aux 500 plus gros ordinateurs au monde. Selon des données datant de juin 2008, Linux règne désormais en maître dans ce monde des mastodontes informatiques, car il est présent sur 427 de ces machines; quant à Suse Linux, le Linux adapté à la sauce Novell, il fait bonne figure, car il est présent, lui, sur six des 10 plus gros ordinateurs. Faut-il en dire plus?

Oui, répond en quelque sorte Martial Bigras, l’un des participants à la Journée Linux et directeur du bureau de Québec de Savoir-faire Linux: « Le gouvernement du Québec utilise Suse Linux Enterprise Server pour faire rouler l’un de ses plus gros ordinateurs, un système central d’IBM qui abrite quelque 200 instances d’Oracle. »

Un noyau modifié pour la virtualisation

Logiciel libre, Linux a son code source ouvert de sorte que des éditeurs comme Novell peuvent modifier le noyau pour des fins particulières. Novell l’a fait, explique Michaël Lessard, spécialiste technique Suse Linux pour l’Est du Canada: « Novell est la seule distribution commerciale de Linux à avoir optimisé le noyau Linux pour la virtualisation. » Qu’est-ce à dire? Que la plateforme de virtualisation libre Xen est intégrée à la version serveur du système d’exploitation, qui, par ailleurs, est également optimisée – c’est le fruit de la coopération avec Microsoft et VmWare – pour faire efficacement rouler les logiciels de virtualisation de ces éditeurs concurrents. Quand on dit efficacement, on indique par là un gain de performance de « 15 à 20 % ».

Cette modification du noyau par Novell a permis d’optimiser la « paravirtualisation », un mode de virtualisation différent de la « virtualisation classique ». Dans celle-ci, explique JS Riehl, l’un des experts de Novell, le système invité « ne sait pas qu’il est virtualisé et fait tout comme d’habitude ». Par contre, avec la paravirtualisation, le système invité (ou virtualisé) « sait qu’il est virtualisé et fait tout pour aider » le système hôte qui est en dessous.

Corollaire de tout cela? Suse Linux Enterprise Server ou SLES est doté de fonctionnalités intéressantes comme la migration en temps réel d’un système d’exploitation d’un serveur virtuel à un autre sans aucune interruption et grâce à une simple ligne de quelques mots dont le dernier est « live ». Mieux : Suse Linux Enterprise Server est capable de faire migrer Windows 2008 Server d’une machine virtuelle à une autre, ce que « Microsoft n’est pas encore capable d’effectuer » ajoute avec JS Riehl avec un petit sourire en coin…

Création, gestion de machines virtuelles, migration automatique de machines virtuelles en cas d’erreur… SLES est, pour paraphraser une ancienne publicité de Chevrolet, « capable d’en prendre et d’en donner ». Par ailleurs, le Linux de Novell, qu’il soit décliné en version serveur ou en version poste de travail, ne vient pas seul; Novell, indique-t-on, travaille avec de nombreux éditeurs et fabricants de matériel pour certifier matériel et programmes. Ces derniers sont au nombre de 2 000 et un moteur de recherche permet de les repérer sur le site de Novell. Et, logiciel libre oblige encore une fois, de nombreux programmes sont gratuits et n’attendent qu’à être téléchargés.

Parmi les grands partenaires de Novell, il y a entre autres HP ainsi qu’Oracle et SAP (pour les logiciels). Novell est particulièrement fière d’indiquer que quelque 70 % des utilisateurs de SAP sur Linux utilisent sa distribution… Question clients justement, Novell en compte une belle brochette : Crédit suisse, le gouvernement du Québec, BMW, Peugeot, la Deutsche Bank…

Sur un plan plus prosaïque, l’un des fleurons de cette collaboration tous azimuts est la collaboration avec Microsoft. De ce partenariat sont entre autres nés les « traducteurs » permettant aux suites bureautiques concurrentes (OpenOffice et Microsoft Office 2007) de conserver des fichiers dans le format de la suite concurrente. Sur cette question proprement dite, Novell, va encore plus loin que Microsoft en proposant non seulement une version Linux d’OpenOffice, mais aussi une version… Windows, qui, logiciel libre oblige, est gratuit et téléchargeable sur le site de Novell.

Qu’en pensent-ils?

Au terme d’une présentation de quelques heures, les représentants de Novell ont reçu des applaudissements dont le nombre de décibels traduisait une véritable satisfaction. C’est le cas de Sylvain Massy, spécialiste technique infrastructure II – AIX /Linux chez ING Canada : « La présentation était très dynamique et intéressante. D’un point de vue technologique, les solutions Linux proposées placent Novell parmi les joueurs qui visent le marché de grandes compagnies, mais sans pour autant oublier les PME. Linux rend les solutions informatiques de haut calibre accessibles et ce, à petit budget. »

Question dollars justement, Novell a une politique simple en ce qui concerne le coût de ses produits et services. Celui-ci est tout simplement un « coût d’abonnement par machine », peu importe le nombre de processeurs roulant sur cette machine ou le nombre de systèmes virtuels qui y sont installés. Ce coût concerne les mises à jour (50 $ US par année pour la version poste de travail), mais ne comprend pas celui du support, qui, lui, varie en fonction des besoins des clients.

Un autre participant, Frédéric Jeanbart, spécialiste en commerce électronique et en applications Web, a fort apprécié la journée Linux, entre autres parce que les produits Novell « permettent de contrôler des produits hétérogènes et l’intégration entre applications ».


À lire aussi cette semaine: Un premier bilan annuel pour le commerce électronique au Québec Élections 2008 : la politique Web 2.0 – partie 1 L’actualité des TI en bref iPhone 3G et MacBook Pro : hors WiFi, point de salut Débandade magnétique

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