L’API-Québec disparaît, mais renaîtra au Réseau Action TI

L’Association des professionnels en intranet, Internet et extranet du Québec n’existe plus, mais sa mission sera poursuivie par une communauté de pratique au sein du Réseau Action TI. Une réflexion est amorcée à propos des activités à offrir et de la formule d’une éventuelle conférence Intracom.

L’Association des professionnels en intranet, Internet et extranet du Québec, un regroupement établi en 1998 pour favoriser le réseautage et le partage des pratiques et des compétences entre les personnes spécialisées en réseautique, n’existe plus, du moins sous la forme d’une entité indépendante.

Le site Web de l’organisme a été désactivé il y a quelques semaines. L’accès à l’adresse URL du regroupement résulte en l’affichage d’un message administratif d’un logiciel de serveur.

Dans un courriel acheminé à la fin du mois de juin aux membres, les membres de son conseil d’administration ont annoncé qu’un « tournant majeur » avait été réalisé par l’intégration de l’organisation aux sections de Montréal et Québec de l’association industrielle Réseau Action TI.

« Il n’est pas question de mettre fin aux activités de notre regroupement, mais plutôt d’offrir un nouveau tremplin afin de le rendre encore plus dynamique », indiquait-on.

Le document fait état de bénéfices qui seront procurés par le recours aux ressources administratives du Réseau Action TI et par l’accès à un bassin de membres potentiels. On y évoque aussi l’établissement d’un comité de travail qui oeuvrera à relancer l’association, à identifier de nouveaux administrateurs et à recruter des membres.

Transition et analyse

Marika Laforest, coordonnatrice au Réseau Action TI, a indiqué qu’un groupe d’intérêt – une communauté de pratique – dédié à la réseautique sera établi bientôt dans l’intranet et sur le site Web de l’association qui accueille l’ancienne structure de l’API. Les groupes d’intérêt du Réseau Action TI, par ailleurs, ont été téléversés récemment dans une nouvelle section du portail qui se nomme « Ma référence TI ».

Mme Laforest a expliqué qu’une analyse de marché, prévue pour l’automne prochain, cherchera à identifier les besoins des personnes intéressées par les intranets, extranets et l’Internet. Cette analyse, dans le cadre d’une transition, servira à positionner la nouvelle communauté de pratique au sein de l’association qui l’accueille, à définir l’offre d’activités et à préparer une éventuelle édition de la conférence Intracom en 2010. La 8e édition de cette activité annuelle de l’API, qui offrait des conférences et des formations à l’intention des spécialistes en réseautique, a eu lieu à Québec du 29 avril au 1er mai 2008.

« Même si nous en étions des collaborateurs, c’est nouveau que [cet événement] soit géré par nous […], a indiqué Mme Laforest lors d’un entretien téléphonique. Irons-nous chercher des tendances ou bien des informations plus techniques? Nous ferons une cueillette d’information pour offrir un Intracom qui correspond à ce que [les participants] recherchent. Cela ne sert à rien de reproduire ce qui existe déjà – cela fait juste diluer l’information ».

« Notre analyse de marché qui sera faite cet automne nous révélera, on le souhaite, le désir des membres de poursuivre l’Intracom », a-t-elle précisé dans un courriel.

L’offre relative au nouveau groupe d’intérêt pourrait être dévoilée lors de l’Intracom, mais le Réseau Action TI est à évaluer le moment propice pour la tenue de l’événement. Mme Laforest a indiqué qu’il faudra éviter des conflits de logistique avec d’autres activités comme le dévoilement des finalistes des Octas qui aura lieu en mars 2010 et le Salon du BI qui sera produit en avril, tout comme avec l’activité Webcom qui est prévue en mai.

Mme Laforest précise que les personnes qui faisaient encore partie du conseil d’administration de l’API se sont intégrées aux conseils d’administration des sections de Montréal et Québec du Réseau Action TI. « Comme les gens sont encore en place, les choses pourront aller rapidement et porter encore le flambeau », a-t-elle souligné.

Essoufflement

Louise Loyer était la présidente de l’API depuis 2007. Lors d’un entretien avec Direction informatique, elle a indiqué que l’organisme, qui a déjà eu jusqu’à 250 membres actifs, comptait récemment de 75 à 100 membres qui participaient de façon sporadique aux événements.

Mme Loyer a expliqué la disparition de l’association par un essoufflement des membres du conseil d’administration, dont l’implication se faisait à titre bénévole.

« Il y a eu beaucoup moins de participation de personnes pour être membre du conseil d’administration ou mettre l’épaule à la roue pour organiser des événements réguliers, en plus de l’Intracom. Cela devenait compliqué et on manquait de bras », a-t-elle indiqué.

Mme Loyer a relaté que les administrateurs de l’association ont été approchés à l’époque par la FIQ, qui a offert d’établir un partenariat. Les négociations auront presque duré un an avant que les deux parties s’entendent pour que l’API fasse partie du Réseau Action TI.

« L’API intéressait davantage les gens en communications qu’en TI ‘pures’, mais on pense que ça va ouvrir des horizons supplémentaires afin que ça devienne presque un réseau des TIC et que plus de gens en communications s’y intéressent », a-t-elle expliqué.

Évolution des besoins

Ironiquement, l’évolution en neuf ans du développement et de l’utilisation de l’Internet, des intranets et des extranets au cours des années d’existence de l’API aura eu une influence sur la raison d’être de l’association.

« Cela a changé beaucoup la façon dont les gens s’informent et recherchent l’information, qui est maintenant plus accessible sur Internet. Comme les gens se sont approprié les technologies, cela fait en sorte que les gens qui y travaillent ont différentes façons de recevoir de l’information. […] Maintenant, les gens utilisent les réseaux sociaux et le Web 2.0 et sont moins portés à se déplacer pour aller à des rencontres », a souligné Mme Loyer.

Toutefois, l’ex-présidente de l’API a affirmé que le besoin de réseautage était encore important. « Les gens qui sont responsables de l’intranet dans une entreprise y travaillent souvent seuls. Pour eux, il s’agit d’une façon de partager leur travail et leurs problèmes pour trouver des solutions. Lorsque nous avons fait l’annonce [de l’annexion de l’API au Réseau Action TI], beaucoup de gens m’ont contacté pour dire qu’ils ont encore besoin d’une association comme l’API pour être ‘entre nous’ ».

Alors qu’un appel à tous avait été formulé dans un courriel annonçant la fin des activités de l’API, plusieurs personnes auraient manifesté leur intérêt pour agir comme bénévoles et formuler des idées pour établir les bases du nouveau groupe d’intérêt, au sein du Réseau ActionTI. Selon Mme Loyer, une première rencontre de réflexion pourrait avoir lieu en septembre.

« Nous allons créer un noyau qui va faire redémarrer la machine avec d’anciens membres ou des ‘amis’ de l’API. Nous commençons à y travailler », a-t-elle indiqué.

Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

Articles connexes

Malgré les défis, l’embauche se poursuit au Canada selon une étude de Robert Half

Une nouvelle étude de la plateforme de recrutement Robert...

L’opposition tape sur la cheffe de l’ASPC concernant l’appli ArriveCAN.

Les députés de l'opposition ont sévèrement critiqué la cheffe...

Le monde selon Hinton: Ralentir l’IA n’est pas la solution

Y a huit mois, Geoffrey Hinton, professeur émérite à...

Avertissement : Campagne d’hameçonnage visant les cadres supérieurs

Des centaines de comptes d'utilisateurs Microsoft Office et Azure,...

Emplois en vedette

Les offres d'emplois proviennent directement des employeurs actifs. Les détails de certaines offres peuvent être soit en français, en anglais ou bilinguqes.