La superinformatique se démocratise

La prochaine version du système d’exploitation d’informatique à haute performance de Microsoft, selon un fournisseur et un utilisateur, contribuera à la distribution du traitement en parallèle et à la réduction des coûts d’exploitation.

Microsoft a annoncé la disponibilité prochaine de Windows HPC Server 2008, son système d’exploitation consacré à l’informatique haute performance par la mise en grappe de systèmes informatiques.

Aux dires de l’éditeur de logiciels, la deuxième version du produit, dont la version originale a été lancée en 2006 sous le nom de Windows Compute Cluster Server 2003, simplifiera les tâches de déploiement, de gestion et d’administration et allouera une intégration à l’outil Visual Studio 2008 pour procéder au développement rapide d’applications.

Cette nouvelle mouture pourra également soutenir des services Web, des interfaces et des interconnexions de microprocesseurs, tout comme des outils de débogage, des compilateurs et des bibliothèques numériques provenant d’autres fournisseurs.

Nik Garkusha, le gestionnaire des stratégies de plateformes chez Microsoft Canada, envisage l’intérêt de plusieurs secteurs de l’économie canadienne à recourir à l’informatique à haute performance pour procéder plus rapidement à des tâches, par exemple le développement de produits ou l’évaluation de risques. Il évoque notamment les marchés de la création de contenus numériques et des jeux vidéo, de la recherche et l’enseignement et des finances et des banques et le secteur manufacturier.

Rétroaction

Interrogé quant à la rétroaction des clients et des partenaires en rapport à l’utilisation de la première version du système d’exploitation, M. Garkusha fait état de souhaits liés à la facilité de la gestion et du déploiement ainsi qu’à l’intégration avec des outils couramment utilisés.

« Nous avons facilité l’intégration aux suites de gestion de Microsoft, tout comme la configuration et le déploiement de nouvelles grappes. Nous avons facilité le développement pour les grappes afin de rendre l’exploitation de l’informatique en parallèle plus efficace, par le recours à un planificateur de tâches plus robuste », indique-t-il.

Anthony Brown est administrateur délégué au développement commercial de la firme Seven Group de Vancouver, qui conçoit des solutions de gestion et de stockage en réseau des contenus numériques pour diverses industries. Il fait état du scepticisme que partageaient certains clients lors du lancement de la version 2003 de Windows Compute Cluster Server quant à l’implication de Microsoft en informatique à haute performance, alors que d’autres systèmes d’exploitation et d’autres formes de traitement informatique répondaient à leurs exigences. Il relate que des utilisateurs hâtifs, dont une institution d’enseignement en médias numériques et une entreprise de jeux vidéo, d’animations et d’effets spéciaux, ont mis alors le produit à l’essai, avec succès.

M. Brown constate une évolution accrue de la clientèle vers l’informatique à haute performance. « Les gens ont entamé la création de fermes de rendus, la réalisation d’effets spéciaux et d’animations et de jeux vidéo sur ce logiciel de haute performance de Microsoft. L’adoption est en croissance, le scepticisme est à la baisse et la disponibilité prochaine de la version 2008 suscite des appels d’utilisateurs. Les entreprises de l’industrie du jeu vidéo sont particulièrement intéressées parce qu’elles utilisent beaucoup la plate-forme Windows », indique-t-il.

« Dans le passé, la superinformatique était confinée aux grandes firmes d’ingénierie et de recherche et aux institutions académiques, ajoute-t-il. Nous en avons vu l’intérêt émerger dans notre marché lorsque des entreprises comme Pixar ont commencé à utiliser l’informatique haute performance pour faire le des images 3D pour les films. Les institutions financières, les chercheurs en géophysique et en génomique, les petites entreprises en pharmaceutique ont besoin de faire des analyses et de la recherche. La technologie plus abordable permet la résolution plus rapide de problèmes traditionnels ou qu’ils ne tentaient pas de résoudre, alors que d’autres se créent de nouveaux besoins. »

Commodité

Tom Burns, le directeur de l’infrastructure de postproduction chez Technicolor Creative Services, explique que l’industrie du divertissement a recours en majorité à des fichiers numériques qui ont besoin d’un certain traitement. En soulignant que les grappes informatiques étaient réservées auparavant aux grands joueurs, il estime que la facilité d’utilisation que procurera la prochaine version du système d’exploitation de Microsoft se traduira en d’intéressantes économies.

« Il y a tellement de traitements qui peuvent bénéficier de l’informatique en grappe au niveau départemental, par exemple la compression de contenus pour un disque Blu-Ray, l’application d’effets spéciaux ou le traitement de l’audio. La migration de la technologie vers le poste de travail et sa facilité d’utilisation sont des atouts appréciables, mais ce qui est encore plus important est la réduction considérable des coûts de personnel », indique-t-il

« Auparavant, l’exploitation d’une ferme de serveurs nécessitait une équipe d’étudiants de premier cycle en science informatique en tout temps pour assurer son fonctionnement. Maintenant, un technicien informatique peut exploiter une solution départementale, tandis qu’une personne sans connaissance technique peut y soumettre des tâches. Cela réduit les besoins en personnel de soutien, facilite l’approbation de capitaux et permet de réaliser plus de tâches en moins de temps », ajoute M. Burns.

Bureau à haute performance

Dans le contexte de la commercialisation prochaine de Windows Compute Cluster Server 2008, Microsoft a établi une entente avec le fabricant de superordinateurs CRAY pour offrir le prochain système d’exploitation sur le CX1, une grappe informatique abordable à l’intention des plus petites organisations.

Le système, qui coûtera entre 25 000 $US et 60 000 $US, pourra contenir jusqu’à huit noeuds et seize processeurs Xeon d’Intel à deux ou quatre coeurs, jusqu’à 64 gigaoctets de mémoire vive et jusqu’à 4 téraoctets de stockage interne. Qui plus est, ce système pourra être monté en bâti ou bien être placé sur le coin ou sur le côté d’un bureau, comme un poste de travail.

« Un superordinateur de bureau permet de réaliser des tâches sans avoir à attendre la disponibilité d’une grappe utilisée par plusieurs départements. Les individus sont plus productifs, tandis que traitement en parallèle accélère encore plus la réalisation des tâches », conclut M. Garkusha.

Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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