La qualité des dépôts de brevets s’est dégradée de façon spectaculaire depuis deux décennies, constate l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
« L’empressement à protéger des améliorations même mineures de produits ou de services engorge les bureaux des brevets. D’où un allongement des délais de mise sur le marché des véritables innovations et une réduction des possibilités d’inventions exceptionnelles », affirme le rapport Science, technologie et industrie : tableau de bord de l’OCDE 2011.
Le document ajoute que la qualité des brevets a reculé en moyenne d’environ 20 % entre les années 1990 et les années 2000, et que ce phénomène se vérifie dans la quasi-totalité des pays étudiés.
L’OCDE soutient que l’étude de la qualité des brevets dans différents secteurs lui a permis de voir quels étaient les pays les plus performants en matière d’innovation. « Le Royaume-Uni, par exemple, produit des brevets dans les semi-conducteurs et les technologies de l’environnement, d’une qualité supérieure à la moyenne. La Corée détient un avantage concurrentiel dans les innovations liées aux TIC. Et l’Allemagne innove fortement dans l’énergie solaire », révèle l’organisme.
Ce sont les brevets émanant d’inventeurs des États-Unis, d’Allemagne et du Japon qui sont les plus fréquemment cités, et l’on peut donc penser qu’ils correspondent à de véritables innovations exploitées par de nombreuses entreprises dans leurs produits pour générer de nouvelles innovations. « Mais alors que ces pays produisaient environ 70 % du 1 % de brevets les plus fréquemment cités entre 1996 et 2000, leur part était tombée à 60 % cinq ans plus tard », explique le rapport.
Les pays nordiques, ainsi que la Chine, l’Inde et la Corée ont vu croître leur part dans les brevets fréquemment cités. L’Union européenne occupe la première place dans les technologies d’énergie propre, avec près de 40 % du total des dépôts à la fin des années 2000, devant les États-Unis et le Japon. Dans ce domaine, la Chine occupe aujourd’hui le 8ème rang mondial.
Le rapport propose un classement mondial de la recherche dans les universités. Au total, 40 universités du top 50 sont situées aux États-Unis, le reste se trouvant en Europe.
Les États-Unis occupent la première place mondiale dans le domaine de la recherche-développement (R-D), avec environ 400 milliards de dollars américains investis dans ce secteur en 2009. La Chine vient à présent au deuxième rang, avec plus d’un tiers de ce total, devant le Japon. L’Union européenne dans son ensemble a dépensé environ 300 milliards de dollars américains en 2009.
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