Est-ce que l’industrie québécoise des TI voudrait bien se lever, svp?

Cette partie vibrante de l’économie québécoise qu’est censée être l’industrie québécoise des technologies de l’information n’est pas très présente dans les médias québécois en général. Faut-il blâmer les messagers?

Préparer le bulletin électronique Direction informatique Express que vous lisez chaque semaine est toujours un défi, que nous relevons avec passion. Nous cherchons la nouvelle intéressante parmi tout ce que nous recevons, celle qui, dans un communiqué de presse parmi d’autres, soulève notre curiosité, notre volonté d’en savoir plus. La bonne nouvelle, ou la mauvaise, que les intéressés de l’industrie et les utilisateurs d’affaires doivent savoir.

Notre principal problème? Pas de nouvelles. Et il ne faut pas interpréter cela tout simplement comme une bonne nouvelle. Certaines entreprises sont très actives à nous faire parvenir leurs communiqués de presse et à nous solliciter pour que nous parlions d’elles. Il nous arrive parfois de nous demander si nous ne choisissons pas nos nouvelles dans un groupe trop restreint d’entreprises qui seraient simplement plus efficaces que les autres dans leur oeuvre de sollicitation… Mais non, voyons!, nous disons-nous en nous secouant la tête et en conjurant notre sens de l’éthique et la passion qui fait de nous des journalistes.

Ceux qui sont près de l’industrie des médias savent qu’aujourd’hui, les salles de rédaction fonctionnent avec un minimum de ressources pour un maximum de résultats, comme dans la plupart des autres organisations. Peu importe la taille du média, les équipes ont un taux de productivité assez élevé. La plupart d’entre nous ne comptent pas leurs heures. Lucien Bouchard pourrait être assez fier de nous. Mais nous n’avons pas des équipes de collaborateurs qui errent dans les édifices à bureau des grandes villes et dans les parcs technologiques à la recherche du scoop. Nous ne passons pas nos soirées dans les 5 à 7 des bars branchés pour qu’un contact inconnu nous livre une bribe d’information qui deviendra la nouvelle du siècle.

Ce qui ne veut pas dire que nous n’assistons pas à des événements, que nous n’allons pas à divers colloques, conférences de presse et autres. Bien au contraire. Nous sommes sur le terrain autant que nous le pouvons, et nous sommes assez près de plusieurs organismes de cette industrie. Et nous en parlons dans nos publications, autant que faire se peut.

Y a-t-il une techno dans la salle (… de rédaction)?

Yves Williams dans son carnet Web soulignait récemment qu’on parlait très peu des entreprises québécoises en techno dans les médias québécois. Yves Williams est un acteur et un observateur de la scène techno québécoise depuis une bonne décennie. Il a créé la Toile du Québec en 1995, puis Netgraphe l’année suivante, avec quelques associés. Vous connaissez sans doute le reste de l’histoire. Après l’aventure Netgraphe, il s’associe en 2001 avec Martine Gingras et Stéphanie Simard pour fonder Netsym Communications qui exploite le service et le site Agentsolo.com.

Je vous invite à lire cette page de son carnet Web en cliquant sur le lien ci-dessus, mais en voici un court extrait : « Est-ce qu’il y a toujours une industrie techno au Québec? […] Il me semble que ça fait des mois, voire des années, que nos médias se sont détournés de ce qui se fait ici. Ça ne vous dérange pas? Moi, ça me donne des boutons. »

Il poursuit avec une analyse de quelques nouvelles récentes et leur traitement dans les médias québécois. En résumé : on parle très peu des entreprises québécoises en techno dans les publications québécoises. « À part Bruno [Guglielminetti] et le Lien multimédia, ça semble dormir au gaz pas à peu près », écrit-il. Il constate que les médias n’ont d’attention que pour les Google, iPod, Microsoft, YouTube, eBay, etc., mais que ces mêmes médias portent bien peu leur regard sur les entreprises québécoises.

J’ai tendance à être d’accord avec M. Williams sur ce sujet, mais je crois qu’il faut faire attention avant de tirer sur les messagers. Si on ne parle pas beaucoup des entreprises québécoises en techno dans les médias québécois, c’est un peut-être un peu de la faute… des entreprises québécoises en techno.

Je me pose souvent la question : veulent-elles vraiment faire parler d’elles? Ont-elles quelque chose à dire? Les entreprises québécoises ont-elles la fibre de la relation publique? Ont-elles le sens de la promotion? Le réflexe d’annoncer les bonnes nouvelles, d’expliquer les mauvaises? Savent-elles qu’un communiqué de presse opportun, bien rédigé, en français, est le meilleur moyen de faire parler d’elles?

Voilà près de 20 ans (eh oui…) que je scrute l’actualité québécoise en technologies de l’information, et dans les publications que je dirige, que ce soit notre magazine, nos bulletins électroniques ou notre radiomagazine disponible en baladodiffusion, j’insiste toujours pour que nous donnions préséance à la nouvelle québécoise. Mais il arrive souvent qu’il nous faille chercher fort pour trouver des nouvelles intéressantes et pertinentes qui concernent des entreprises québécoises.

Quand je fais le décompte du nombre de communiqués de presse que nous recevons chaque jour, quelque part entre 100 et 200, selon les saisons, il est rare que ceux qui proviennent d’entreprises québécoises en TI atteignent la dizaine.

Pourtant, on nous affirme qu’il y a entre 2 500 et 3 000 entreprises en TI au Québec. Si chacune de ces entreprises envoyait une fois par année un seul communiqué de presse, j’en serais quitte pour en recevoir entre 10 et 15 par jour ouvrable. Sans compter toutes les entreprises qui utilisent ces TI pour supporter leur développement et leurs stratégies et qui ont envie d’en parler…

Une autre question qu’on pourrait également se poser est la suivante : les lecteurs des médias québécois veulent-ils entendre parler des entreprises québécoises en TI, ou préfèrent-ils savoir ce qui se passe chez Google, YouTube ou Microsoft? Voilà un autre beau débat en perspective…

Ainsi, entre la poule, l’oeuf et ceux qui observent l’une et ramassent l’autre, il y a des fois où l’information ne circule pas. C’est fort dommage et il ne faut pas que blâmer les ramasseurs de nouvelles. Pondez-nous donc un communiqué de presse que vous nous ferez parvenir à l’adresse suivante : [email protected]. Et nous attendons votre appel!

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