Du partagiciel au logiciel indépendant

Essayez gratuitement pendant 30 jours, puis faites parvenir 39,95 $ (ou moins) au créateur pour enregistrer votre logiciel. Ce principe mis de l’avant depuis des lunes fait un retour en force, sous un nouveau nom. Bienvenue dans l’univers du logiciel indépendant.

Récemment, notre collègue François Picard nous a proposé de vous parler de nombreux logiciels créés par des développeurs indépendants ou des petites entreprises, un peu partout à travers le monde. À chaque édition de notre bulletin PROduits, nous vous présentons donc une sélection de ces logiciels qui roulent sur PC.

Il s’agit généralement de logiciels spécialisés, qui visent à répondre à un besoin précis. Ils sont généralement bien faits, simples et surtout abordables. Vous pouvez lire les articles de cette nouvelle série que nous avons intitulée « Logiciels du monde » ici, ici et ici.

Le même phénomène se produit également dans l’univers Mac. Moussé d’ailleurs par deux initiatives qui se sont déroulées à la fin de 2007 et au début de 2008. La première, MacSanta 07, présentait 5 ou 6 nouvelles applications chaque jour, les applications du jour étant offertes avec un rabais de 20 % sur le prix d’achat. Si vous aviez manqué l’application du jour, vous pouviez toujours l’acheter les jours suivants avec un rabais de 10 %. Je me suis personnellement laissé tenté, notamment par MarsEdit (un éditeur de blogue), Locations Pro (pour gérer mes configurations) ainsi que FlySketch (pour faire des saisies d’écran annotées), trois logiciels que j’utilise presque quotidiennement.

Deuxième initiative, qui a duré 15 jours en janvier, MacHeist II. L’idée mise de l’avant était de rassembler un ensemble de logiciels diversifiés et de les offrir à prix intéressant : 49 $. Et pour mousser les ventes : quelques incitatifs, comme le versement à des organismes sans but lucratif ou de charité d’une partie (25 %) des ventes. Certains logiciels sont également devenus disponibles à partir d’un certain seuil, comme 10 000 ensembles vendus ou 100 000 $ versés aux organismes de charité. Ou encore un bonus si vous référez quelqu’un d’autre. Après 15 jours, 43 815 ensembles ont été vendus et un demi-million de dollars seront remis à des organismes de charité.

En tout, une valeur de près de 500 $ de logiciel offerts pour 49 $. Je me suis évidemment laissé tenté. Et encore une fois, certains de ces logiciels font désormais partie de mes habitudes quotidiennes, tels que 1Password ou encore Snapz Pro X, Pixelmator, VectorDesigner et Launchbar. (Et aussi, à l’occasion, Tiki Magic Mini Golf, je dois bien l’avouer.)

Le marché du partagiciel existe depuis aussi longtemps que les ordinateurs personnels. Certaines entreprises aujourd’hui importantes ont d’ailleurs débuté sous ce modèle. Il s’agit d’offrir des logiciels à prix abordable, de permettre aux utilisateurs de les essayer pendant une certaine période afin de savoir s’ils répondent au besoin et de les inciter à supporter le développeur en payant une petite somme.

Avec un modèle de distribution de logiciels par Internet, qui implique des coûts de base minime, il plus simple qu’autrefois de distribuer ces produits une fois que l’on a pu gagné une certaine attention dans le marché. Comme les initiatives MacHeist ou Macsanta l’ont démontré.

Développeurs indépendants

Le marché du logiciel est dominé par un certain nombre de grands fournisseurs qui vous offrent des gammes de produits visant à tout faire. Et ils y arrivent avec plus ou moins de succès. Sauf qu’il vous faut souvent acheter une suite complète et le produit s’adresse à un large public, offrant ainsi une foule de fonctionnalités. Son coût d’achat est en conséquence souvent élevé.

Si vos besoins sont plus pointus, ou que vous ne désirez pas allonger des centaines de dollars pour des douzaines de fonctionnalités dont vous ne voudrez jamais ou que vous utiliserez rarement, il vous faudra chercher ailleurs. Il y a bien sûr l’option du logiciel libre, qui peut cependant être rébarbative pour certains et dont la maintenance peut être à intervalles irréguliers (parlez-en aux utilisateurs du fort utile plugiciel de notification de courriel Growlmail qui, comme moi, attendent qu’une mise à jour pour Leopard soit publiée).

C’est ce créneau de niche et de logiciel à faible coût que les développeurs indépendants (indie software, selon l’expression anglaise) ont flairé et tentent de séduire en offrant des produits souvent originaux.

Un exemple concret. Je suis en train d’écrire cet article avec un logiciel qui s’appelle WriteRoom. Comme rédacteur en chef, je passe beaucoup de mon temps à éditer des textes, moins souvent à en écrire (et des heures interminables à gérer et envoyer des courriels, mais ça c’est une autre histoire). Lorsque j’écris ou que j’édite, c’est tout ce que je veux faire. Des lettres noires sur du papier blanc. Sans menus, sans artifices. Rien pour détourner mon attention. Comme j’ai toujours 6 ou 7 applications ouvertes à la fois, WriteRoom m’offre ce nettoyage d’écran qui facilite ma concentration. (Vous me direz que c’est à peu près ce que m’offrait, en des couleurs différentes, WordPerfect 5.1 en DOS. Oui, en effet. Malheureusement, je n’ai plus de PC qui tourne DOS 3.22…) Et contrairement à Word 2008 pour Mac, il travaille bien avec mon correcteur Antidote.

Une découverte dans cet ensemble MacHeist II, 1Password, un logiciel d’un développeur canadien qui permet de placer en un seul endroit mots de passe à des sites Web, clés de licence de logiciels, etc. La beauté de la chose est qu’il s’intègre parfaitement au Mac (via les trousseaux), s’utilise dans différents navigateurs (Safari, Firefox, Camino, etc.) et peut se synchroniser via le service .Mac. (Je suis toujours un peu craintif avec ce genre de logiciels qui conservent les clés de ma vie numérique… mais voilà un tout autre sujet sur lequel nous reviendrons).

Autre avantage des logiciels indépendants, il est souvent plus facile d’entrer en contact avec les développeurs, comme je l’ai déjà mentionné ici. Que ce soit pour une suggestion, une correction ou une question, j’ai plusieurs fois communiqué directement avec les développeurs et eu l’heureuse surprise d’avoir une réponse, souvent dans les 24 heures. Avez-vous testé la même chose avec le service à la clientèle d’un grand fournisseur récemment? Dans certains cas, après avoir mentionné un bogue, j’ai eu accès à un correctif quelques jours plus tard.

Il y a encore des discussions quant à savoir si nous sommes plus productifs qu’autrefois en utilisant l’informatique. Le débat n’est pas clos et ne le sera peut-être jamais. Mais utiliser les bons outils, ceux qui sont bien adaptés à ses besoins, fait sans doute partie de l’équation. Les logiciels indépendants présentent souvent des solutions intéressantes à cet égard. Suffit de chercher et d’avoir la patience d’en essayer quelques-uns avant de faire son choix.

Patrice-Guy Martin est rédacteur en chef du magazine Direction informatique.


À lire aussi cette semaine: Des outils pour améliorer votre productivité À la recherche du lecteur de cartes de mémoire idéal Commutation étendue pour les centres de données Des produits pour l’arrière-boutique, la boutique et la route

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