Des chiffres et des lettres

Les prévisions de marché avancées par les analystes sont aussi variées que les appellations et les acronymes employés pour décrire la gestion de la performance d’entreprise.

Selon les dires des observateurs du marché des technologies de l’information, l’adoption des outils de gestion de la performance d’entreprise ne saurait tarder, du moins en théorie.

Par exemple, le développeur Cartesis, qui se décrit comme le plus grand spécialiste des logiciels de gestion de la performance des affaires a récemment produit, en collaboration avec Microsoft, un sondage auprès de 164 directeurs des finances aux États-Unis au sein d’entreprises dont les revenus sont supérieurs à 1 milliard $ US.

Selon cette étude 70 % des répondants se sont dits insatisfaits de leur habileté à analyser l’information financière, plus précisément en matière de planification, de budgétisation, de prévision, de réalisation d’analyses ad hoc et de soutien des décisions d’affaires. Le sondage aurait également souligné un grand écart entre les adoptants de solutions financières et les entreprises qui utilisent des processus manuels ou des chiffriers. Les développeurs de logiciels qui ont commandé l’étude aimeraient certes voir ces entreprises adopter des solutions de gestion (et surtout leurs propres solutions) pour atteindre un niveau de satisfaction appréciable…

Toutefois, du côté des analystes de marché qui font habituellement preuve de discernement et d’objectivité, les prévisions récentes ne sont pas légion. En observant les données avancées par ces firmes il y a quelques années pour notre période actuelle, on remarque que leurs estimations sont aussi uniformes que les appellations employées pour décrire le concept de gestion de la performance d’entreprise. Notre confrère André Ouellet explique bien la problématique relative aux nombreuses définitions employées au sein de l’industrie dans cet article du présent bulletin.

En 2005, une publication électronique, CIO Insight, citait la firme IDC qui, en 2003, estimait que le marché des applications de gestion des performances d’affaires, qui a trait à la consolidation financière, à la planification, à la budgétisation ainsi qu’aux tableaux de bord, passerait de 1,2 milliard $ US à 2,1 milliards $ US en 2008.

En 2004, un magazine spécialisé dans le secteur de la chaîne d’approvisionnement, Supply Chain Manufacturing & Logistics, citait la firme AMR Research qui, en 2003, avait prédit une croissance annuelle de 23 % des dépenses reliées à la gestion des performances d’entreprise, ainsi qu’une croissance estimée du marché de 5,6 milliards $ US en 2001 à 12,2 milliards $ US en 2008.

En 2003, un chroniqueur du site Wall Street & Technology avait cité Lee Geinshecker, alors vice-présidente et responsable de la recherche pour les opérations interentreprises à la firme Gartner, qui affirmait que le marché de la gestion des performances corporatives connaîtrait, à partir d’un marché évalué entre 350 à 500 millions $ US, une croissance par bonds de 10 à 15 % jusqu’à ce qu’il atteigne 1 milliard $ US.

Enfin, en 2003, le ARC Advisory Group estimait que le marché des produits analytiques en gestion de la performance d’entreprise allait connaître un taux de croissance cumulatif moyen de presque 12 % qui résulterait en un marché pour ce type d’application de 2,5 milliards $ US en 2007. Cette firme précisait toutefois que cette prévision était considérablement moins élevée que celles d’autres analystes, en projetant une forte croissance pour les trois premières années et une croissance amoindrie lors des deux années suivantes.

Où en sommes-nous? À la lumière de ces exemples, auxquels s’ajoutent ceux soulevés par notre confrère André Ouellet, il est difficile de cerner le véritable potentiel d’adoption de telles solutions de gestion de la performance au sein des organisations.

Toutefois, on retrouve sur le site du développeur de solutions Cognos un article intéressant produit par John Hagerty, vice-président à la recherche chez AMR Research, qui traite de la gestion de la performance corporative/d’entreprise. Dans cet article, il rapporte des propos tenus lors de rencontres avec des entreprises qui oeuvrent à implanter tels outils de gestion.

« (…) Maintenant, faisons des calculs : les entreprises nord-américaines de type Fortune 1000 emploient plus de 29 000 travailleurs dont environ un sur dix est un gestionnaire, ce qui fait 2,9 millions de gestionnaires, indique-t-il. Si les entreprises pensent qu’un outil de gestion de la performance d’entreprise vaut, de façon conservatrice, 10 000 $ par gestionnaire, cela représente 29 milliards $ US. En ajoutant le reste du monde et les autres entreprises, j’estime ce marché à au moins 50 milliards $ US aujourd’hui. »

« Y a-t-il une vague de dépenses pour des outils de gestion de la performance d’entreprise qui n’attend que d’exploser ? questionne-t-il. Pas pour 50 milliards $ US. La gestion de la performance d’entreprise est évolutive, se construit sur une fondation de technologies et d’applications qu’une organisation a déjà implantées (…) De toute évidence, une partie de cet argent a déjà été dépensé. »

…Maintenant, y voyez-vous plus clair ?

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

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