Des changements philosophiques pour le réseau du 21e siècle

Selon un spécialiste des pratiques d’entreprise, les organisations doivent miser sur la convergence dans l’industrie des TIC, sur les nouvelles technologies simplifiées et sur le recours aux composantes des utilisateurs pour définir leurs réseaux de prochaine génération.

La situation traditionnelle en entreprise, où les utilisateurs d’affaires devaient prendre ce que les entreprises de télécommunications leur offraient à un prix outrageux et les adapter à leurs besoins d’affaires, est révolue. Selon Chris Lewis, spécialiste des pratiques d’entreprise à la firme britannique Ovum, le scénario émergent de la fusion des groupes de compagnies de télécommunications, de réseautique et de technologies mène à la personnalisation des offres afin de répondre aux besoins individuels.

D’un côté, la convergence de segments distincts de l’industrie des TIC mène à de nouvelles offres et à de nouvelles combinaisons d’équipements et de services. De l’autre, les demandes des clients qui doivent acheter de nouveaux équipements et des services convergés s’attendent à économiser de l’argent grâce à la convergence. Cette situation oblige les entreprises de télécoms à se mettre à la place de la clientèle.

Les défis des responsables des TIC

Selon M. Lewis, les responsables des technologies de l’information des organisations ont des enjeux tactiques à court terme reliés au fonctionnement de l’entreprise où les chefs de la direction veulent implanter à court terme des nouveaux services qui doivent mener à une croissance à court terme pour les actionnaires. Ils ont également un besoin stratégique à long terme d’épuration et de simplification de la quantité de composantes, de réseaux et de systèmes utilisés afin de faire des TIC des facilitateurs d’affaires. Enfin, les utilisateurs finaux apportent dorénavant en entreprise leurs propres ordinateurs portables, téléphones mobiles et services de téléphonie IP, ce qui a des impacts sur la planification des responsables des TIC, des chefs de la direction et des directeurs financiers des organisations

« Les ressources reliées aux TIC doivent être livrées selon une nouvelle base économique, alors que l’innovation requise pour soutenir les affaires de l’organisation doit être alimentée. Mais ces deux éléments ne sont pas mutuellement exclusifs et l’industrie détient la clé de la solution par la livraison de services hébergés et gérés », affirme M. Lewis.

Le spécialiste souligne que peu de directeurs de l’informatique ont une vision totale de la situation, alors qu’ils ont souvent une vision verticale et qu’ils prennent des décisions sans considérer le point de vue horizontal des gens qui exploitent les réseaux, les applications et les TIC sur une base quotidienne. Des directeurs de l’informatique, souvent conseillés par leurs pairs ou par des vendeurs zélés, prennent des décisions d’impartition « dangereuses » ou d’implantations particulières de technologies et de services qui peuvent résoudre plusieurs problèmes d’un point de vue vertical, mais qui sont un désastre du point de vue des gestionnaires des TIC. M. Lewis recommande de recourir à une vision balancée des deux perspectives pour déterminer la stratégie des TIC de l’entreprise.

Apportez votre PC

La centralisation des stratégies et des processus des TIC est une approche en vogue, alors que la création d’une fonction centralisée avec des applications centralisées ainsi qu’une approche commune pour les utilisateurs aident le directeur informatique à contrôler les coûts et à livrer des services uniformisés. Les équipements et les connexions réseau coûteux sont maintenant assez poussés pour permettre aux utilisateurs d’accéder à un ensemble centralisé d’applications d’entreprise à travers divers réseaux fixes et sans fil, peu importe l’endroit.

En conséquence, M. Lewis suggère comme future piste de progression le recours des utilisateurs à leurs propres composantes et la fourniture par l’entreprise d’accès et d’éléments de sécurité appropriés pour en permettre la liaison à l’environnement corporatif. L’investissement dans des terminaux est alors remplacé par une allocation aux employés pour l’achat de leurs propres appareils.

Toutefois, l’approche de la « taille unique » n’est pas adéquate et une segmentation des utilisateurs est nécessaire pour identifier les divers besoins des travailleurs mobiles, des travailleurs avancés ou des dirigeants, ce qui mène à la définition d’un mélange de services à chaque employé au lieu d’un ensemble générique offert à tous.

Les ajustements de l’industrie des télécoms

L’industrie des télécommunications, selon M. Lewis, doit alors s’ajuster à cette nouvelle réalité, alors que les fournisseurs d’applications, les intégrateurs de systèmes, les fournisseurs de services et les manufacturiers d’équipements de téléphonie et de réseautique doivent se regrouper pour répondre aux besoins des utilisateurs finaux, ce qui nécessitera des ensembles de relations plus fluides entre les parties impliquées.

Cette industrie possède déjà plusieurs morceaux du casse-tête, sous la forme des technologies de ligne numérique et Ethernet, des services mobiles basés sur le cellulaire, l’Internet et les technologies WiFi et WiMAX, des réseaux privés virtuels et des communications intégrées. Les communications basées sur le protocole IP ont également permis d’établir des environnements plus ouverts et flexibles pour les utilisateurs, les fournisseurs et les clients d’une organisation.

Cette ouverture et cette flexibilité ont toutefois des conséquences sur la sécurité, mais M. Lewis souligne que l’industrie de la sécurité, en forte croissance, offre des composantes qui protègent les ressources d’une organisation des menaces externes ainsi qu’une variété de services gérés pour cerner cet enjeu.

« Face à l’intégration des communications, les canaux de vente existants doivent combiner leurs ressources et leurs compétences pour établir de nouveaux services personnalisés pour les utilisateurs finaux. L’acquisition de nouvelles compétences est ardue pour plusieurs fournisseurs, et l’établissement de nouveaux partenariats sera essentiel pour répondre aux demandes des utilisateurs pour de nouvelles combinaisons de technologies et de services », indique-t-il.

Avec philosophie

M. Lewis répète que l’approche individuelle de chaque entreprise pour son réseau du 21e siècle est une question de philosophie corporative qui vise à gérer à l’interne ou à impartir des composantes des TIC, mais il souligne que cette philosophie qui se répand dans une organisation peut différer selon la vision horizontale ou verticale des besoins corporatifs.

« Les morceaux de la fondation qui sont fournis par l’industrie des TIC peuvent être plus commodes qu’auparavant, mais c’est la façon selon laquelle ils sont réunis, comment ils sont gérés et comment ils sont adaptés aux besoins particuliers d’une entreprise qui résultera en un succès d’affaires pour toutes les parties impliquées dans l’équation de l’offre et de la demande », précise-t-il.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

Articles connexes

Malgré les défis, l’embauche se poursuit au Canada selon une étude de Robert Half

Une nouvelle étude de la plateforme de recrutement Robert...

L’opposition tape sur la cheffe de l’ASPC concernant l’appli ArriveCAN.

Les députés de l'opposition ont sévèrement critiqué la cheffe...

Le monde selon Hinton: Ralentir l’IA n’est pas la solution

Y a huit mois, Geoffrey Hinton, professeur émérite à...

Avertissement : Campagne d’hameçonnage visant les cadres supérieurs

Des centaines de comptes d'utilisateurs Microsoft Office et Azure,...

Emplois en vedette

Les offres d'emplois proviennent directement des employeurs actifs. Les détails de certaines offres peuvent être soit en français, en anglais ou bilinguqes.