CA et le concept d’informatique minceur

Jimmy Fulton, le directeur général de CA pour le Canada est heureux. Malgré les désastres financiers, les faillites corporatives et la profonde morosité économique, son entreprise vit une période de croissance intéressante. Son approche? Une informatique efficace, sans calories vides.

M. Fulton parle d’une croissance d’au moins 20 % sur le marché canadien, un marché de plus en plus ouvert à des solutions comme celles de CA. « Nos relations avec les intégrateurs, par exemple avec Deloitte, ont pris de l’importance, dit-il. En fait, la réussite semble caractériser notre structure de vente et, sur ce plan, nos produits sont tous en très bonne santé. »

Tout cela, semble-t-il, à cause d’un message : « Faire davantage avec moins de ressources et en moins de temps », un message qui, naguère, frappait moins l’imagination des gestionnaires. En effet, depuis sa restructuration majeure de 2005, CA, par la voix de ses experts en gestion d’actifs informatiques, prêche sur la montagne. Elle prêche l’importance de pouvoir optimiser les bénéfices qu’apportent les TI dans une organisation, cela en diminuant les coûts afférents grâce à des processus d’automatisation dont la multinationale new-yorkaise a le secret. Évidemment, en ces temps plus incertains, un tel prône ne tombe pas dans des oreilles de sourds. On l’écoute davantage. On médite le contenu. Et on y souscrit!

CA (autrefois « Computer Associates ») est une fabricante d’utilitaires pour grands systèmes qui permettent aux directeurs des systèmes d’information, ceux qui gèrent des progiciels pour grands systèmes dans un contexte souvent hybride (UNIX, Linux, Windows, etc.), de bien administrer leur parc et de pouvoir fournir, sans délai aucun, des réponses précises à leur PDG ou à son grand argentier. Or, plus l’entreprise est vieille, plus les traces de technologies anciennes et successives sont visibles. À chaque innovation, on modernise, mais on tourne souvent les coins un peu ronds.

L’informatique minceur

Cette fois, le message est plus raffiné. Non pas que l’entreprise ait été revampée ou qu’elle se soit tournée à 180 degrés; son message a simplement été rendu conjoncturel. Les temps sont durs? Voici le « Lean IT », une expression marketing bien trouvée que l’on pourrait traduire par « TI minceur ».

Sous cette oriflamme lancée le mois dernier, on a replacé la gamme de produits existants lesquels on a gratifiés de subtilités, d’améliorations et de petites nouveautés intéressantes, des ajouts qui permettent de mieux gratter les os question d’extirper du système tout gras inutile. CA parle désormais d’une « approche intégrée » dont l’objectif est vraiment de débusquer et éliminer ce qui est superflu, ce qui ralentit, ce qui est redondant, ce qui laisse à désirer, etc.

Parmi les produits ainsi bonifiés, il y a Application Performance Management qui permet de voir la santé d’un réseau d’un bout à l’autre et, sur-le-champ, d’apporter les correctifs qui s’imposent. « L’approche en temps réel est aussi importante que la vision holistique », commente M. Fulton.

Sur le plan gestion des services, CA a ajouté de nouvelles fonctions aux logiciels Service Catalog, Service Desk et IT Client Manager. Idem pour Clarity Project & Portfolio Management dont certaines fonctions ont été optimisées incluant IT Governance, New Product Development et Earned Value Management. Même histoire en ce qui a trait à ARCserve Backup et CA XOsoft. Côté gestion des infrastructures, le logiciel Workload Automation a été requinqué. En ce qui a trait à Spectrum Infrastructure Manager et eHealth Performance Manager, la fabricante d’Islandia (NY) a indiqué qu’ils bénéficieront sous peu, eux aussi, d’une dose de stéroïdes anabolisants.

On a également nanti le concept de quelques nouveautés, dont certaines acquisitions. C’est le cas de Enterprise Log Manager, de Data Loss Prevention et de Role & Compliance Manager. Ces trois logiciels de sécurité ont été lancés lors de la récente RSA Conference.

Un concept vendeur?

Comment ce concept d’informatique minceur va-t-il amener de l’eau au moulin de CA? « Il est vrai que les entreprises ne nous achèteront pas des licences de ‘Lean IT’ », explique Jimmy Fulton. Mais ils voient que CA est bien positionnée pour comprendre et favoriser l’obligation de « faire plus avec moins » en ces temps difficiles. Ils en parlent. « Ils nous racontent leur problème, leur malheur, leur perte de données. Ils veulent comprendre comment ils auraient pu l’éviter. Nous leur parlons alors de jalons vers l’informatique minceur, de solutions. » Apparemment, plus que jamais, le message original de CA est compris et lui rapporte des dividendes.

Qui plus est, les firmes de recherche Gartner et Forrester proposent, depuis le début du mois, des séminaires CA d’une demi-journée avec comme thème : « Pragmatic Approach to Lean IT ». Ça se tient partout au monde. En même temps, dans le cadre de sessions d’une journée appelées « Lean IT Discovery », des émissaires de CA rencontrent des responsables informatiques pour mettre au point de plans de match « Lean IT ». L’objectif : découvrir au travers des processus informatisés, des zones où il est possible de réduire le gaspillage en temps et en ressources.

Tout cela pour dire que Jimmy Fulton est heureux de sa performance. Mais il ne semble pas être le seul. Effectivement, selon une étude récente de Price Waterhouse Coopers (PwC) intitulée « 2009 Report on Emerging Canadian Software Companies: The CEO Perspective », on apprend que les PDG d’entreprises informatiques canadiennes sont optimistes malgré la situation économique.

La plupart affirment même que leurs affaires sont en croissance. 57 % croient que leur chiffre d’affaires va augmenter de 25 %, 34 % n’ont apporté aucun changement à leur modus operandi et 59 % avouent faire des profits. D’expliquer un porte-parole de PwC, Peter Matutat, « S’il y a un mot pour décrire les compagnies canadiennes de logiciel, c’est bien ‘agilité’. Notre étude démontre que les PDG s’adaptent très bien (…) et font le nécessaire pour engranger des revenus ».

Qu’en pensez-vous? Êtes-vous sensible à cette approche de faire plus avec moins, cette idée d’informatique minceur? Croyez-vous que des outils pointus de gestion des différents aspects des outils vous facilitent la vie à cet égard et rendent la direction informatique de votre organisation plus efficace? Nous aimerions lire vos commentaires. N’hésitez pas à nous écrire ci-dessous.

Nelson Dumais est journaliste indépendant, spécialisé en technologies de l’information depuis plus de 20 ans.

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