Dans les prochaines années, plusieurs entreprises feront face à un précipice numérique et plusieurs, malheureusement, ne survivront pas à la chute.

Les industries des journaux et de la musique ont déjà vécu ce précipice, tel que le démontre la visualisation produite par McKinsey dans le cadre de son étude iConsumer: Digital Consumers Altering the Value Chain. L’industrie des PC semble se diriger vers un précipice semblable.

 

Précipice numérique
Le précipice numérique dans l’industrie des journaux et de la musique

J’explique le précipice numérique avec l’analogie suivante :

Avant de se transformer au numérique, toute industrie évolue sur le plateau pré-numérique, une plaine paisible et vaste dans laquelle les entreprises évoluent depuis des années. Elles connaissent bien cette plaine et ses habitants, ayant clairement identifié les territoires de chacun. Elles se soucient peu des rumeurs et racontars voulant que la plaine se termine abruptement dans un énorme précipice. Après tout, personne ne l’a jamais vu.

Toutes les entreprises explorent la plaine pré-numérique comme elles le font depuis toujours, avec des tracteurs leur permettant d’explorer et d’exploiter rapidement et à faible coût de grandes étendues de la plaine. Certaines entreprises plus innovantes investissent dans l’utilisation d’avions, plus couteux et moins bien adaptés que le tracteur pour la plaine pré-numérique. Elles justifient cet investissement supplémentaire en remarquant que l’avion permettra de transporter les tracteurs une fois rendu au précipice.

Mes collègues technologues qui se spécialisent en transformation numérique des entreprises sont comme des guides de montagne dans la plaine pré-numérique. Nous accompagnons nos clients visionnaires pour les aider à bâtir les avions qui leur permettront, le moment venu, de franchir le précipice sans heurts.

Dans certains cas, nous créons des sites de commerce électronique, bien que la majorité des revenus de l’entreprise proviennent encore de la vente dans les magasins (c’est ce que fait Walmart avec son Walmart Labs depuis quelques années, ou ce que fait IGA depuis bientôt 20 ans).

Chez d’autres, nous transformons les façons de recruter les nouveaux employés en utilisant LinkedIn et Facebook, bien que la majorité des embauches sont encore réalisées via des annonces dans les journaux ou les sites d’emplois (c’est ce qu’explique Conagra dans cet article).

Ailleurs, nous transportons les serveurs, les applications et les données de l’entreprise pour les mettre dans le “nuage informatique”, bien que la majorité des systèmes Oracle ou SAP restent encore à l’intérieur des murs de l’entreprise (c’est ce que fait CloudOps pour ses clients à Montréal).

Malheureusement, il semble que ce ne soit pas encore un réflexe de faire ces explorations dans l’environnement corporatif québécois. Que croyez-vous qu’il est nécessaire de faire pour vous préparer à franchir le précipice numérique qui guette votre industrie?