Dans plusieurs forums américains, qu’ils soient de nature politique, gouvernementale ou académique, l’expertise des travailleurs dans les disciplines du STEM (sigle utilisé en anglais pour remplacer le groupe science, technology, engineering and mathematics) est un indice de la capacité d’un pays à soutenir son existence et sa croissance.Drapeau du Québec

En effet, selon l’United States National Research Council et la National Science Foundation, en date de 2011, ces disciplines sont centrales aux sociétés technologiquement avancées. Alors que l’Association québécoise des technologies (AQT) était hôte de la conférence annuelle des associations de TIC (technologies de l’information et des communications) en Amérique du Nord, il nous est apparu évident que ce défi est pris très au sérieux par nos homologues américains.

Rivalisant d’audace et de créativité, les activités mises sur pied afin de promouvoir ces disciplines sont nombreuses. L’objectif commun : « séduire » les jeunes et surtout, les inciter à s’engager dans un parcours scolaire qui leur permettra d’ouvrir grandes les portes vers une carrière dans les disciplines du STEM. Alors que les Québécois sont reconnus pour leur créativité et leur sens de l’innovation, je nous suggère de nous mobiliser et agir, car les études démontrent qu’on doit agir tôt dans le parcours des jeunes pour faire une différence.

Des exemples des États-Unis?

Depuis maintenant trois ans chez TAG (Technology Association of Georgia), on honore les écoles qui se distinguent par leurs programmes innovateurs soutenant la promotion et la participation des jeunes à des activités qui visent la découverte des carrières STEM. L’engouement est tel que l’an dernier, 170 écoles ont posé leur candidature dans l’une des huit catégories. Les lauréats sont dévoilés lors d’un gala réunissant plusieurs centaines de convives.

Et comment fait-on pour mobiliser ces jeunes? On tient le « STEM Day »! En septembre 2013, 620 000 jeunes et professeurs ont célébré les sciences et les technologies. Des bourses, des stages, des concours, les initiatives se multiplient. Mais pourquoi une telle mobilisation? On estime que plus de 200 000 postes seront à combler d’ici 2018.  Si comme moi, vous vous dites, le Québec est beaucoup plus petit, et bien, sachez que la Georgie représente une population d’environ neuf millions d’habitants, pas beaucoup plus que le Québec, me suis-je dit…

Avec ses 5,4 millions de population, l’État du Minnesota estime également que 200 000 postes en sciences et technologies seront à pourvoir dans un futur rapproché. Interrogée sur le sujet, la présidente de l’association MHT (Minnesota High Tech Association) dit multiplier ses contacts et s’entretenir régulièrement avec ses homologues, afin de trouver des pistes de solutions qui permettront de contrer les problèmes de pénurie de main-d’œuvre en TIC.

En Arizona, un festival des sciences est ouvert à tous, il s’étale sur une durée de deux mois et il donne lieu à non pas 40, mais bien à 400 événements, activités, expositions, etc. Le but? Célébrer les sciences. Bref, autant dire qu’au cours de la conférence annuelle TECNA (Technology Councils of North America) du 16 au 18 juillet dernier, ce sujet figurait parmi les priorités des participants.

Passer à l’action au Québec

Le Québec n’échappe pas à cette réalité et la question demeure : comment accroître l’intérêt de nos jeunes pour des carrières en sciences? TechnoCompétences estime que le manque à gagner est de 6 000 ressources par année, alors que nous comptons sur environ 1 250 diplômés universitaires par année. Plus encore, que dire de la représentation minime des femmes dans le secteur des TIC. Le phénomène est consternant et les chiffres parlent d’eux-mêmes : seulement 12 % des finissants en informatique de l’Université de Montréal étaient des femmes en 2013 [1]. Comment faire pour intéresser les jeunes filles aux métiers entourant les technologies?

Un point de départ est certainement de consulter le site www.macarrieretechno.com et de s’abonner à la page Facebook de MaCarrièreTechno. Vous y découvrirez des moyens qui vous permettront de vous impliquer et de contribuer au mouvement. Une autre initiative accessible à chacun d’entre nous est de prendre rendez-vous avec une école de quartier afin d’aller rencontrer des jeunes. Faites-leur découvrir les carrières qui s’offrent à eux. L’AQT souhaite vous entendre à ce sujet, puisque la différence se crée en travaillant collectivement. Si vous êtes sensibles à ce sujet, n’hésitez plus, il faut s’engager, créer un mouvement. Plusieurs états et provinces se sont mobilisés, à notre tour maintenant!

Connaissez-vous des jeunes de votre entourage qui aspirent à une carrière en technologie?  Comment expliquez-vous la situation actuelle?

[1] Perreault, Mathieu. « Les jeux ont-ils repoussé les femmes? », La Presse Plus. En ligne. 30 novembre 2014.